"Le Monde" célèbre le prétendu
"Déploiement à grande vitesse des compteurs *intelligents*
Linky"
Note
préalable: bien connu pour avoir fait pendant
des années la promotion d'Areva et de sa grande prêtresse Anne Lauvergeon (avec
les résultats que l'on connait !), et de façon générale pour être le VRP de
l'atome (idem !), M Bezat applique son "objectivité" à la question
des compteurs Linky.
Il reprend bien sûr, sans l'ombre
d'une interrogation, les éléments de langage de l'industriel Enedis en parlant
de compteurs "intelligents", il décrète que le déploiement se passe
"à grande vitesse", il parle d' "économies d'énergie" sans
aucune preuve (et pour cause), il célèbre l'avènement de la "ville
connectée"...
Par ailleurs, il écarte d'un revers
de la main (et sans le moindre travail journalistique) les graves problèmes
générés par Linky (atteinte à la vie privée, risque sanitaire) ou les occulte
carrément (augmentation des factures, dysfonctionnement de nombreux appareils,
etc). Et pour faire bonne mesure, il s'applique à déconsidérer l'engagement
d'innombrables citoyens, réduits à "quelques oppositions locales", ou
"les opposants les plus irréductibles".
Enfin, il recopie (encore !) la
propagande d'Enedis concernant la question juridique brûlante du refus des
compteurs par des centaines de municipalités. Outre la réalité de cette
affaire, c'est aussi le journalisme qui est le grand perdant de ce
publi-reportage déguisé en article.
Nous pouvons répondre en étant
nombreux et bruyants mercredi 22 mars (11h30/15h) devant la maison de la radio
à Paris
Stéphane
Lhomme
http://refus.linky.gazpar.free.fr
http://refus.linky.gazpar.free.fr
LE MONDE
ECONOMIE - 15.03.2017 - JM Bezat
Le déploiement à grande
vitesse des compteurs « intelligents » Linky
A la
mi-mars, 3,3 millions d’appareils avaient déjà été installés par Enedis.
Cette opération, estimée à 5 milliards d’euros, doit s’achever en 2021.
C’est l’un
des plus grands chantiers industriels conduits en France, et il avance
conformément au calendrier, selon son maître d’œuvre, Enedis (ex-ERDF),
filiale de distribution d’électricité d’EDF : 3,3 millions de compteurs «
intelligents » Linky ont déjà été posés mi-mars, à un rythme de 18 000
par jour, malgré de fortes contraintes techniques et quelques oppositions
locales.
Après un
lancement en décembre 2015 qui a suivi une phase d’expérimentation de
quelques années, il est prévu l’installation de 35 millions de compteurs
d’ici à la fin 2021 pour un coût annoncé de 5 milliards d’euros.
Linky
n’est pas un simple compteur communiquant évitant la relève à domicile et
permettant de disposer d’une facture sur la consommation réelle. Ses
promoteurs y voient la « première brique technologique » d’un système
où l’on pilotera au plus près la production et la consommation d’électricité
tout en transmettant ou en recevant des informations.
Il
s’inscrit surtout dans l’« écosystème » plus large de la ville connectée, où
production locale à partir des énergies renouvelables, voitures électriques
et autoconsommation d’énergie produite par les panneaux solaires auront
bouleversé la vie quotidienne.
Défi financier
En
attendant ces applications, le déploiement de Linky va s’accélérer, sous le
contrôle de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), chargée de
veiller à ce que le calendrier et le coût restent dans l’épure de départ. Le
« gendarme » de l’énergie a approuvé le programme gouvernemental,
estimant que les économies générées par la relève à distance des compteurs,
la réduction des pertes en ligne de courant et l’optimisation de la
consommation compenseront les coûts d’investissement.
Les
associations de consommateurs préviennent toutefois que cette optimisation
dépendra largement des offres tarifaires faites par les fournisseurs (EDF,
Engie, Direct Energie…).
« Nous
aurons posé 8 millions de compteurs à la fin de l’année », prévoit Gladys Larose, responsable
de la communication et des relations institutionnelles du programme. Un
rythme maintenu en 2018-2019 (à raison de 35 000 compteurs posés
chaque jour) avant de décroître les deux années suivantes.
Fin 2021,
toute la France devra être équipée, si les six fabricants retenus (Sagemcom,
Itron, Landis + Gyr, Maec, Ester, Ziv) et la chaîne logistique tiennent bon. « La
chaîne d’approvisionnement est gérée en temps réel, poursuit Mme Larose.
Nous sommes dans les clous pour le nombre de compteurs installés, que nous
suivons à l’unité près, et pour le rythme de pose. »
Le défi
est aussi financier. Enedis et sa maison mère EDF, lourdement endettée et
lancée dans un plan d’économie de 1 milliard d’euros à l’horizon 2020,
ne peuvent se permettre une dérive des coûts. L’entreprise affirme que le
budget est mieux tenu que prévu. « Nous sommes sur une trajectoire de
coût de 4,5 milliards d’euros, un peu en dessous des 5 milliards
prévus », se félicite Mme Larose.
Protection de la vie privée
Et Enedis
est jusqu’à présent parvenu à surmonter l’opposition de quelques centaines de
communes dont les habitants s’inquiétaient des conséquences de Linky sur la
santé et d’une possible atteinte à la vie privée.
L’entreprise
a dû apporter la preuve que le compteur ne présente aucun risque sanitaire,
soulignant qu’il utilise la technologie du courant porteur en ligne et non
les ondes, comme les téléphones portables, plus nocives pour la santé.
L’Agence
nationale des fréquences a indiqué que les mesures relevées dans les
logements « confirment celles réalisées en laboratoire, avec un champ
électromagnétique faible, presque du même ordre que celui des anciens
compteurs et qui correspond aux objets électriques du quotidien ».
De son côté, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de
l’environnement et du travail a conclu à « une faible probabilité que
l’exposition aux champs électromagnétiques engendre des effets sanitaires à
court ou long terme ».
Pointés
par les opposants à Linky, les risques d’intrusion dans la vie privée
seraient eux aussi nuls, affirme Enedis. L’entreprise ne saura pas à quelle
heure les consommateurs prennent leur douche ou allument leur téléviseur, les
usages personnels n’étant pas connus du distributeur d’électricité.
La
Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) a prévu des
protections. Ainsi, la courbe de charge, qui mesure la consommation heure par
heure et permet d’en déduire de nombreuses informations relatives à la vie
privée des personnes concernées, ne sera pas communiquée au distributeur et
aux fournisseurs sans l’aval du consommateur.
Les opposants ne désarment pas
Autre
obstacle en grande partie levé : l’opposition de certaines communes. Un
maire ne peut pas interdire l’installation du compteur, obligatoire depuis la
loi de transition énergétique d’août 2015. Plusieurs délibérations de
conseils municipaux rejetant Linky ont été cassées par les préfectures, voire
par les tribunaux.
En 2016,
la Fédération nationale des communes concédantes et régies (FNCCR) a publié
une analyse juridique concluant qu’il est « inadéquat pour un maire
de se prévaloir de son pouvoir de police générale » pour refuser
Linky. Une personne peut, seule, s’opposer à ce qu’un installateur pénètre
chez elle pour le poser.
Quant à
Enedis, il a l’obligation d’« exercer les activités de comptage pour
les utilisateurs raccordés à son réseau, en particulier la fourniture, la
pose, le contrôle métrologique, l’entretien et le renouvellement des
dispositifs de comptage », précise le code de l’énergie.
Les
opposants les plus irréductibles ne désarment pas pour autant. Regroupés au
sein du mouvement Stop ! Linky non merci !, ils feront encore
entendre leur voix, à Paris, mercredi 22 mars, à l’occasion du grand
oral des candidats à l’élection présidentielle devant l’Association des
maires de France (AMF).
Un combat
qui serait perdu d’avance, selon Enedis. « C’est un mouvement mondial,
constate Mme Larose. De 700 000 millions
aujourd’hui, on passera à 1,2 milliard en 2021. Les pays européens
s’équipent, mais aussi les Etats-Unis (70 millions) et la Chine
(500 millions). »
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